25 novembre 2020
À l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, le Réseau d’action pour l’égalité des femmes immigrées et racisées du Québec (RAFIQ) appelle à plus de moyens pour tous les organismes du secteur de la violence faite aux femmes afin de mieux intervenir auprès de femmes immigrantes isolées victimes de violences dans le contexte de la pandémie.
Les résultats partiels d’une étude menée par le RAFIQ sur les besoins des femmes immigrantes dans le contexte de la Covid 19 démontrent des besoins multiples et complexes et un manque de soutien adapté, notamment en matière de violence conjugale et familiale. En effet, plusieurs intervenantes auprès de femmes immigrées ayant participé à l’étude ont remarqué que :
« Le confinement a occasionné une hausse de cas de violence conjugale et familiale. La difficulté de recourir à des services est due à un isolement accru des victimes et à la présence parfois continue du conjoint à la maison ».
Il est inquiétant, dans ce contexte, de constater que la pandémie a également réduit la fréquentation des maisons d’hébergement pour femmes, comme le mentionne Manon Monastese lors du lancement des 12 jours d’action contre les violences faites aux femmes 2020.
Le RAFIQ considère qu’il faut absolument développer des services adaptés auprès des potentielles victimes ou victimes encore plus isolées par la pandémie qu’elles ne le sont habituellement, parce qu’elles sont mères de jeunes enfants qui ne bénéficient pas de services de garde abordables, ont perdu un emploi, ce qui affecte leur autonomie financière, ou ne maîtrise pas la langue, ce qui ne leur permet pas de connaître les mesures d’aide financière ou les ressources en violence conjugale et familiale et en agression sexuelle.
Des moyens supplémentaires devront être mis en place rapidement par le gouvernement et ils ne seront pas une pure perte après la pandémie puisque de nombreuses victimes, en dehors de la pandémie, ne connaissent ni les aides, ni les ressources existantes pour les mêmes raisons : isolement, méconnaissance de la langue, enfants en bas âge, absence de travail ou travail précaire, dépendance financière, etc.
Comme le mentionne ONU Femmes,
« Davantage doit être fait pour donner la priorité à la lutte contre la violence perpétrée à l’encontre des femmes dans la riposte contre la COVID-19 et les efforts de relèvement ».
Le RAFIQ qui regroupe des membres individuelles et des organismes qui ont à cœur l’égalité des femmes immigrées, a été fondé en 2011 sur une approche féministe adaptée à la réalité féminine immigrante et racisée du Québec. Il vise notamment à favoriser la concertation entre les femmes immigrées et racisées du Québec, le développement d’une analyse et la définition de revendications prioritaires pour les femmes immigrées et racisées du Québec ainsi que la mobilisation autour d’enjeux communs et de toute activité favorisant l’autonomie et l’égalité de ces femmes.
Pour toute information : 514-849 3956